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Fusariose

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La fusariose des céréales c'est quoi ?

La ou les fusarioses des céréales est une maladie causée par un complexe d'espèces de champignons appartenant aux genres Fusarium et Microdochium. La fusariose affecte à la fois le rendement (destruction de grain en formation) et la qualité des grains (par la production de toxines).

Quels sont les dangers ? Quelle incidence sur la santé ?

Il existe une multitude de champignons qui peuvent attaquer les épis des blés. Le plus fréquent est Fusarium graminearum. Ce champignon, en s'installant dans l'épi, produit une toxine que l'on peut ensuite retrouver jusque dans le produit fini. Cette toxine est réglementée car, une fois ingérée, elle est toxique pour l'homme et les animaux. Dans les cas graves elle provoque des problèmes gastriques de type diarrhée et vomissements et peut mener à un déficit du système immunitaire sur le long terme. Il existe des normes de commercialisation qui plafonnent le taux de toxines afin d'éviter les intoxications.

Cycle de la fusariose : comment l'observe t'on ?

Pour se développer, les champignons ont besoin d'humidité et d'une douceur relative. Si certains d'entre eux ont besoin de fraîcheur, Fusarium graminearum a besoin de douceur. De fait, le climat audois peut devenir favorable au développement de ce champignon si des pluies sont présentes au moment de la floraison des blés. Cela n'est pas le cas tous les ans, mais le dérèglement climatique a tendance à augmenter le risque de pluie orageuse pendant cette période.

L'observation se fait principalement sur les épis de céréales. En tendance générale, les complexes de fusariose présentent les symptômes suivants :

  • Epillets échaudés roses orangés,
  • Auréole noire sur une glume de couleur marron plus ou moins clair à noir,
  • Brunissement du col de l'épi.

Quels sont les moyens de lutte contre la fusariose ?

La prévention de la fusariose des céréales se raisonne avant l'implantation de la céréale et tout au long de l'itinéraire cultural. Les leviers agronomiques à mettre en place sont la gestion des résidus du précédent, le choix de l'espèce, le choix de la variété et le travail du sol.

La lutte chimique passe par l'utilisation de fongicides dont l'efficacité dépend de la nature des champignons responsables de la fusariose. Les produits ont une efficacité préventive et incomplète. Pour une dominante Fusarium graminearum, le positionnement du traitement au début de l'apparition des premières étamines est essentiel pour une meilleure efficacité - avec une efficacité maximum de 60% même si le traitement est bien positionné.

Pour une dominante Microdochium spp., dont la population actuelle présente des résistances à différentes molécules, le nombre de solutions est très restreint.

Comment voyez-vous l'avenir ?

La protection chimique contre la fusariose dépend exclusivement d'une famille de matière active : les triazoles. L'utilisation de cette famille est de plus en plus contrainte, laissant planer une incertitude sur la protection chimique des épis dans les années à venir. Dans l'avenir, on comptera essentiellement sur les leviers agronomiques qui permettront de lutter contre les fusarioses. En particulier sur le choix variétal et le choix d'espèces qui ont une tolérance à la fusariose plus ou moins importante. Aujourd'hui, le blé dur est plus sensible que le blé tendre, qui est plus sensible que l'orge. La recherche est très active sur ce sujet, que ce soit pour améliorer la tolérance des plantes aux champignons, pour trouver des solutions chimiques nouvelles et pour développer des produits de biocontrôle, très peu efficaces aujourd'hui.

Contact Chambre

Gilles Terres

Chargé de mission départemental grandes cultures GDA / GIEE de la Piège

Tél : +33 4 68 94 50 00

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